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dimanche, 14 avril 2013

La crêperie d'Ouchy

Aujourd'hui, premier jour beau et chaud de 2013. Et que font les lausannois le dimanche quand il fait beau et chaud? Ils vont à Ouchy, soit le bord du lac Léman. Là où la verdure et le béton essaient de faire de l'ombre au lac et aux montagnes. Qui aujourd'hui ressemblaient à ça :

IMAG2008.jpg

Suivant la lumière, ça oscille entre le beau et le très beau.

Le hic avec Ouchy, c'est les touristes de tous genres y déambulent et les m'as-tu-vu qui roulent en bagnoles tape-à-l'oeil et se croient obligés d'aller y exposer leur bolide l'air de rien, causant des embouteillages de Ferrari, Porsche et autres Lamborghinis, l'air blasé mais ne se lassant pas des regards envieux.

Ça me rappelle un peu le vieux Montréal un week-end de Grand Prix (pour le défilé de Ferrari). Piège à touristes avec des restos où les prix prennent l'ascenseur, histoire de bien rappeler qu'on est dans le Vieux Port, mais sans nécessairement que la qualité et le savoir-faire suivent. Ce qui fait que je n'y mange plus trop souvent. Depuis le Boris Bistro et sa chouette terrasse, la première qu'on pouvait faire souvent, pile pour mon anniversaire. Mais plus depuis longtemps. Même que je pensais que le B B avait fermé... Et bien non, même pas. 

Tout ca pour dire que les restos du bord du lac d'Ouchy me semblent du même genre. Sauf L'hotel du port et ses filets de perche du lac en face (et pas d'un lac non spécifié et souvent même pas suisses) exquis avec leur sauce au citron divine. Mais ça c'est un autre sujet (de note).

Or, il se trouve que juste à coté, il y a la crêperie d'Ouchy. Nom "original" (comme souvent dans ce coin, entre les hotels du lac et Beau Rivage...) et ne laissant pas grand place à l'imagination, il faut bien le dire.

crêperie d'ouchy, ouchy, crêperie bretonne

ALors croyez le ou non, il s'agit d'une crêperie. Oui oui. D'inspiration bretonne. Whatever that means. Enfin si, ça veut dire qu'il y a du cidre! On en a testé un artisanal, pas donné mais franchement pas mal, et servi comme il se doit dans un bol. J'aime!

Ensuite, on a commandé nos crêpes. Monsieur X, ayant des moeurs alimentaires étranges et surtout déjà mangé, en a commandé une au froment et à la compote de pommes. J'ai opté pour une version salée, la Bresaola, crêpe fromage, tomates fraiches (et un peu dures), roquette (I'm a roquette woman!) et viande séchée.

Alors d'abord, l'intervalle entre l'arrivée du cidre et l'entrée en scène des crêpes étaient ridiculement long. La terrasse était certes pleine, mais l'intérieur (nous étions pile à la frontière des 2) presque vide. Le beau temps, annoncé depuuis longtemps, a drainé son flots de passants mais ça doit pas être la première fois à mon avis. Car les lieux existent depuis 1981 tout de même. Donc soit c'Est comme ça sur une base normale, soit il s'agissait d'une mauvaise anticipation. Ou de compétences limitées car on a pu distinguer au moins 5 personnes faisant le service. Bref, adresse à éviter si on est pressé.

Et quid des crêpes, alors? Commençons par la fin, avec le dessert. Monsieur X n'était pas emballé du tout, trouvant crêpe et compote fades et ayant le bon mot suivant "on aurait dit une crêpe au chewing-gum" pour qualifier la consistance de la pâte! Je rajouterais "déjà mâché" vu le manque de goût ;-)

De mon coté, c'était mieux. Une crêpe au sarrazin correcte. Des tomates pas mûres (mais hors saison bien sûr). Sauf que l'association avec la roquette et la viande séchée était agréable et légère, assez de saison pour le futur été.

Cela dit, vu l'expérience globale, je ne répèterai pas l'expérience. ET, si j'ai envie de crêpes, je retournerai plutôt à la Chandeleur, plus dans mon territoire habituel en plus. Faudra prévoir un autre jour que le dimanche par contre, hélas...

dimanche, 07 avril 2013

La révélation acadienne

Je viens de voir une pub sur France 2 pour Lisa Leblanc, la révélation acadienne qu'ils disent même.

J'avais pas accroché initialement mais j'ai réécoute suite à la controverse avec Christian Rioux, chroniqueur au Devoir qui avait de légers problèmes avec le niveau de langage qu'elle utilise. J'Ai jamais apprécié ce type, surtout depuis qu'il avait osé dire à Kiosque au sujet de la méga manif à Montréalen 2003 contre la guerre qu'il n'y avait que quelques milliers de manifestants mais ça se comprenait, qu'il faisait très froid, alors qu'on était 200 000 à se les geler! Je lui avais écrit à ce sujet, il s'était platement excusé, prétextant le décalage horaire... mouais.

Bref, à la ré-écoute, j'ai bien aimé! ET puis son disque a été réalisé par Louis-Jean Cormier, pas rien.

Pas sûre que ça "pogne" en France et en Suisse par contre... mais qui sait?

Moi je trouve ça plutôt sympathique...

(Et là paf, je vais me coucher, je mets France 2 et paf, sur qui je tombe? Lisa L. qui chante sur scène avec entre autres L-J Cormier! La boucle est bouclée ;-) )


A matin mon lit simple fait sur de me rappeler que je dors dans un lit simple.
Avec les spring qui m'enfonce dans le dos comme des connes.
J'ai plus le gout qu'on me parle de conte de Disney.
À le prince charmant c'est un cave pis la princesse c'est un grosse salope.
Y'en aura pas de facile.

Peut-être que demain ca ira mieux mais aujourd'hui ma vie c'est de la marde. 
Peut-être que demain ca ira mieux mais aujourd'hui ma vie c'est de la marde. 

J'avais les genoux mous c'étais la plus belle affaire du monde.
On aurait pus etre l'inspiration d'une toune de Céline Dion.
Mais quand y'a vu l'autre fille qui étais plus chicks que moi.
Il l'a ramené chez eux drette devant mes yeux.
Osti de gang de pas de classe.

Peut-être que demain ca ira mieux mais aujourd'hui ma vie c'est de la marde. 
Peut-être que demain ca ira mieux mais aujourd'hui ma vie c'est de la marde. 

J'ferais Attention à toi mon petit gars parce que mes chums de filles veulent te casser les jambes 
J'ferais Attention à toi mon petit gars parce que mes chums de filles veulent te casser les jambes 
J'ai l'air d'une grosse robineuse assie toute seule au bar 
En pitchant toute la soirée à ceux qui on le malheur de m'écouter.
J'leur dit Peut-être que demain ca ira mieux mais aujourd'hui ma vie c'est de la marde. 

samedi, 06 avril 2013

A place beyond the pines

The place beyond the pines.jpg

Alors voila, on commence les choses sérieuses (?) par une petite (?) note sur ce film du metteur en scène de Blue Valentine (que j'ai toujours pas vu malgré mes résolutions), un certain Derek Cianfrance si j'en crois Imdb car je n'ai pas d'opinion sur le sujet, ce monsieur étant un parfait nobody pour moi. Cela dit, il a aussi participé au scénario et euh ben il a très bien réalisé à mon avis. Ouais ça commence bien tout ça, non?

Sinon, dedans il y a pas mal 2 des coqueluches amerloques du moment. Ryan Gosling et Bradley Cooper. Tous élus plus bel homme du monde ou de l'univers ou de la semaine qui sait. Traitons les 2 cas différemment.

Bradley d'abord. Première fois que je le vois dans un film... J'accroche moyen. Pas mon genre de bonhomme, yeux trop bleus, cheveux trop bien placés, trop étatsunien, mais bon, pas mal quand même. Enfin j'avoue, ce que je préfère chez lui, c'est l'entendre causer super bien français aux infos pour parler de tel ou tel film. Bonjour la teneur de la critique cinématographique ;-)

Ryan ensuite. Canadien déjà (à placer, ici, le cri du caribou). Bon initialement j'ai pas trop accroché. Mais je l'ai vu dans Lars and the real girl, en débile léger mais attachant qui tombe amoureux d'une poupée gonflable et euh ben, j'y suis allée à la base parce que j'avais gagné des billets mais contre toute attente, j'ai adoré. Ryan est tout simplement craquant en provincial niais et naïf. Je me rappelle plus trop du reste du film, à part lui.

Lars and the real girl.jpg

Ensuite, il y eut Drive.

Drive.jpg

Affiche très moche par contre, non?

Que j'ai vu bien après tout le monde. Parce que quand il y a trop de "hype", ça me donne pas envie, trop peur d'être déçue. Mais parfois, on prend l'avion. Et c'est fou comme rester assise dans une petite boite pendant 7-8 heures ça donne envie de regarder tout et n'importe quoi. Ou Drive. Le tout, pas dans des conditions idéales : petit écran, système de divertissement qui déraille et coupe le film toutes les 5 minutes avec nécessité de reprendre le tout à chaque fois péniblement. Et malgré tout, j'ai adoré. L'ambiance, la musique et Ryan. Pas que lui. Il y a aussi le père de Malcolm, ou enfin le héros prof de chimie (j'aime les profs de chimie) et dealer de crack, qui est fort bon et très touchant. 

Bref, voila ce que je connais de Ryan. En gros, depuis 2 ans, tu lui mets un truc à conduire entre les papattes et il te fait ça avec brio et cool. Voiture, moto, amenez-en. Par contre, en général, il va pas forcément respecter la loi... ce qui lui réussi plus ou moins! Mieux dans Drive que dans le cas qui nous occupe...

Bon, il y a aussi Eva Mendes, pas mal du tout mais qui devrait porter plus souvent un soutien-gorge adapté. Ray Liotta qui ne semble pas cap' de jouer le rôle d'un bon type (et qui n'arrête pas de tourner vu son programme pour 2013, que doit-on en déduire? Et dire que je le pensais total has been!). Plus 2 petits jeunes dont celui que j'ai préféré, qui m'a fait penser Sam Riley en chanteur de Joy Division dans Control, avec ses yeux cernés.

Bon c'est pas tout ça, mais de quoi ça cause ce film? Alors là je suis partagée... Peur de trop en dire! J'avais lu 2-3 trucs sur le sujet et c'était presque trop. En gros, on peut dire que ça illustre le doigt dans l'engrenage, le mieux qui est l'ennemi du bien, peut-être même la transmission d'une tare génétique a la Zola. Le film se passe en 3 temps et on peut dire que les héros, plus au sens figuré que propre, pensent  s'en sortir et progresser mais on voit très vite que c'est illusoire.

 Bref, ça commence avec Ryan. Enfin, ses abdos. Et là je dis (encore!) bravo. Bon ça se gâte un peu quand on le voit couvert de tatouages. Parce qu'il ne s'agit pas de tatouages bobos, jolis, consensuels et conceptuels, à la limite du Michelangelo du dermographe. On dirait que tous ses potes s'y sont essayés sur lui. Sans oublier le petit poignard sanglant qu'il a au coin de l'oeil. Idée de Ryan l'acteur. Mais qui a voulu l'enlever au plus vite. Ce que le vilain réalisateur a refusé. PArce que ça le marquait au fer rouge. Et oui, l'implacabilité du destin tout écrit marque aussi ce film.

Oh oui, et ça se passe à Schenectady. Dans l'état de New York. Où la ville de New York n'est pas. Mais à 300 km au dessus de New York justement. On fait un peu de géographie au passage. Petite ville inintéressante et grise. Enfin, selon le film, je connais pas. Rotterdam est sa banlieue, si si. Pas loin d'Albany, capitale de l'état. Mais ça a son importance. LA ville est là, même si on la voit pas tellement elle est quelconque et on sent son poids sur le destin de nos "héros".

Donc Ryan est cascadeur en moto dans une sorte de cirque/foire ambulant. Un soir, enfin le soir des abdos, il fait son show, il signe des autographes car il a sa base de fans et là, il voit Eva. Sans soutif. Ça a pas l'air de le gêner. Mais moi oui. Parce qu'il semble pas faire froid. Bref. Eva est une ancienne flamme à laquelle il n'a pas donner de nouvelles depuis plus d'un an. Il la ramène, elle veut pas causer plus que ça, elle a un mec, elle voulait juste constater sa présence.

Mais le lendemain, Ryan apprend accidentellement qu'elle a eu un fils. De lui. Choc. Ryan laisse tomber sa vie de saltimbanque, il veut être un papa pour son fils. Le hic c'est qu'il n'a pas un sou vaillant (si tout est passé dans les tatouages...). Et qu'il veut assurer. Pour montrer à Eva qu'il est un vrai père et mieux que Kofi (elle a pas mauvais goût Eva), le nouvel homme dans la vie de sa famille à lui. Vu qu'il ne sait rien faire à part être un prodige à moto et qu'il a besoin de fric là tout de suite maintenant, on se doute bien vite qu'il risque de ne pas choisir de travailler à Macdo.

Et là, doigt dans l'engrenage... jusqu'à la fin du premier acte. Où, boum, Bradley apparait. Sans se presser. Enfin si un peu quand même. Mais à partir de là, attention, gros risque de spoilers!!!

Acte 2. Bradley, fils d'un juge, études d'avocat, a voulu devenir flic. Contre l'avis de son papa (juge) et de sa femme (pas dupe). Pour avoir l'impression d'agir. Ce qu'il a fait. Agir. Mais il ne vit pas bien avec la responsabilité, voire même la culpabilité, de ses actes. Alors qu'il a fait ce qu'il devait. Ou pas. Pas bien clair pour moi sur le coup. Bradley est papa aussi. D'un môme du même âge que Ryan. Vu certains événements il a un rapport compliqué à la fois avec la culpabilité et la paternité. Pas facile d'être papa dans ce film. ET ça va pas s'arranger. Parce que Ray Liotta est là. Le roi des rôles de gars pas sympa! Je me souviens de ce film nul où il terrorisait ces pauvres Kurt Russel et Madeleine Stowe. Un flic déjà. Et pas sympa. Ah mais il y avait quand même The unforgettable où il est le gentil héros c'est vrai... Bon, pas avec ça qu'il risque un Oscar non plus... Bref, il sera néanmoins instrumental dans la future carrière de Bradley. Tout ça pour un petit "rituel" policier qui le met face à face avec la réalité de ce qu'il a fait. Et oui, agir, en théorie, c'est bien mais en pratique, ça peut heurter les sensibilités. Tout comme jouer au preux chevalier face à des collègues moins purs peut rapporter gros sur certains plans, et pas sur d'autres.

Acte 3. 15 ans plus tard. Brad perd son papa. Et a divorcé. Et se présente à des élections. Et a un fiston qui tourne mal. Avec une sale gueule de petite frappe bodybuildé. Qui vit avec sa mère. Pas à Schenectady. Mais qui revient sous le toit paternel. Schenectady, the return! Et là, qui croise-t-il? EN tout premier, hein. Le destin fait vraiment bien les choses. Le fiston de Ryan. Le genre un peu poète maudit aux yeux cernés. Et Eva, à peine vieillie. Et même Kofi, chouette père de substitution. Et là, retour aux sources, la vérité qui éclate et le dénouement sous les yeux impuissants de Brad qui essaie de jouer au gentil pour compenser mais qui devra quand même faire face à ses actes. Et c'est vrai qu'on voit de nos jours que les politiciens ont pas l'habitude. 

Bref, la boucle est bouclée. On suppose que ce séisme remettra tout le monde sur le chemin tout tracé pour eux. La moto, la route, la justice. Le destin qui vous rattrape quoi. Comme si on avait aucun moyen de s'en sortir.

J'ai beaucoup aimé en gros. Très bien joué. Une photo travaillée un peu délavée par moments, qui reflète la grisaille de la ville, la pluie et le destin qui déroule implacablement le menu, avec des personnages qui se détachent très bien sur ce fond morose, comme des marionnettes plaquées sur un décor peut-être. Les thèmes, la paternité, le destin, la responsabilité, ne seraient pas reniés par un certain naturalisme à la Zola, première chose à laquelle j'ai pensé en en sortant.

Bref, j'ai essayé de pas trop en raconter pour pas nuire au film alors si jamais reste encore un peu d'intérêt, courrez-y ;-)

Par contre, le Cinétoile et son entracte en plein acte 2, là c'est juste pas possible! J'avais envie de crier à mes voisins "MAis achetez rien, comme ça, ils arrêteront cette coupure contre nature!!!" alors qu'ils se sont tous levés sans exception. Mais j'ai fait de la résistance, na! Bref première et dernière fois que je tente... à moins que je gagne encore des billets, qui sait? vu le prix du cinéma à Lausanne...